Arrête-toi, regarde et reviens

ARRÊTE-TOI un peu, laisse cette agitation, cette course insensée après le temps qui conduit à l'amertume de sentir que l’on n’arrive jamais à rien. Laisse cette injonction à vivre en accéléré qui disperse et divise et finit par détruire le temps de la famille, le temps de l'amitié, le temps des enfants, des grands-parents, le temps de la gratuité, le temps de Dieu.

Arrête-toi un peu devant la nécessité d'apparaître, d'être vu... qui fait oublier la valeur de l'intimité, du recueillement.[...]

Arrête-toi devant la vacuité de l'immédiateté, du momentané, de l'éphémère qui nous prive de nos racines, nous fait oublier nos racines, la valeur des parcours et du chemin à parcourir. Arrête-toi et contemple.

REGARDE les signes qui empêchent d'éteindre la charité.

Regarde les visages vivants de la tendresse de Dieu qui agit parmi nous. Les visages des familles qui construisent chaque jour avec beaucoup d'efforts pour aller de l'avant dans la vie et, malgré les difficultés, tentent de faire de leur maison un nid d'amour. Regarde les visages des enfants et des jeunes... [...]Regarde les visages de nos anciens... [...] Regarde et contemple le visage du Christ crucifié par amour de tous sans exclusion.

REVIENS sans peur, c'est le temps pour revenir à la maison du Père. [...] Dieu ne se lasse jamais de tendre la main. Reviens pour faire l'expérience de la tendresse de Dieu. Laisse le Seigneur guérir nos blessures et accomplir la promesse faite à nos pères : «Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J'ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair». Ez, 36, 26.

Homélie du pape François - Mercredi des Cendres 2018